Je voulais être un artiste
Un écrivain
Mais seul devant ma page blanche,
Les idées ne venaient pas.
Je me demandais qui implorer,
Quel Dieu prier ?
Et je la vis,
Elle, et ses courbes généreuses.
Elle me souriait,
me tentait.
Je ne voulais pas,
Au début...
Puis je la pris,
Entre mes mains.
Elle était facile,
Se laissait faire.
J'avais encore quelques doutes,
Qui furent vite effacés.
La passion me pris
La fièvre s'empara de moi.
Je la caressais,
L'embrassais sur la bouche.
Je la laissais m'emplir
De sa chaleur.
Etreinte passionnée,
Fulgurante
Rapide.
A bout de souffle je la laissais.
Elle était épuisée,
Vide...
Quand à moi,
Enervé,
Empli d'une énergie nouvelle
Je me sentais alors capable de tout,
De créer, d'imaginer, de penser,
De faire ce que je voulais.
Je m'assis à une table,
Crayon à la main
Et je noircis des pages des pages, et encore des pages.
Je débordais d'idées magnifiques
Je n'avais qu'à les coucher,
Sur le papier.
Je m'écroulais
Sans m'en rendre compte.
A mon réveil
Mon œuvre m'attendait.
Sereinement,
En feuillet épars.
J'étais fier de moi.
Le monde allait me reconnaitre
J'allai toucher la gloire,
Du bout des doigts,
Avant de la saisir à pleine main.
Je serai maitre du monde.
Mais quoi !!!!
Vous riez !!!!!!
De qui, de quoi ????
De moi ?!!!!
Mais pourquoi !!!!
Je suis un dieu.
Mon œuvre serait nulle!
C'est vous qui le dites.
Ce serait de la Merde!!!!!!!
Bande d'ingrat !!!!!!
Qui ne reconnait pas mon talent,
Vous n'êtes que des jaloux.
Me suis-je relu ?
Non, car je suis un dieu,
Ne l'oubliez pas.
Mon œuvre ne peut être que belle,
Ecrite par un génie
Au talent méconnu.
Mes feuilles entre les mains,
Je me lis enfin,
Pour la première fois.
Mais qu'est-ce que cela !!!
Je n'arrive pas à y croire,
A de telles inepties.
C'est de la Merde,
De la merde, de la merde...
Moi qui croyais avoir du talent.
Je tombe de haut,
Du ciel, de mon paradis.
Mes illusions...
Pourquoi l'ai-je cru ?
Elle était si belle !!!
Je croyais avoir trouvé une muse
Je me suis trompé,
Je croyais avoir du génie
Je ne suis qu'un raté.
Je la revois encore,
Me fixer.
Me sourire.
Me parler.
Me tenter.
M'étourdir.
Et je l'ai cru...
Je l'ai cru en l'embrassant sur la bouche,
Je l'ai cru,
lorsqu'elle coulait en moi
Brulant ma gorge,
Embrumant mon esprit...
Maudite bouteille,
Maudis alcool,
Tu as fait de moi un pantin,
Un guignol...
JE n'ai pas de talent
Je n'en aurai jamais...