La nuit dernière, j'ai révé d'une plage... Une plage sans sable ou sans caillou. Rien. Le néant à vrai dire. Mais je marchais à sa surface, sur une suface que je ne voyais pas... Mes pieds, nus, disparaissaient dans cette surface, si douce, si chaude et pourtant si dure et si froide. Je marchais vers un point lumineux, le seul, comme vers une sortie de secours, comme ma seule issue. Je ne me presse pas. Je marche paisible, la paix s'est emparée de mon être : les questions qui pourtant me hantent habituellement ne sont plus, le vide, comme là où je marche. Cette sortie semble s'éloignait au fur et à mesure que j'avance vers elle, ne voulant pas me laisser partir, comme si ma peine est de rester prisonnière de ce monde invisible et imatériel. Soudain, la lumière s'éteind. Alors mon corps devient lumineux, quitte le sol invisible, s'élève, lentement et je sombre dans l'inconscience. Mais mon esprit est toujours éveillé car je me vois, flottant dans le noir, dans une ample robe blanche lumineuse. J'ai les paupières closes, mais mes lèvres remuent : que dis-je ? Je ne le sais pas moi-même ! Peut-être une malédiction à celui qui m'a emmené ici, peut-être une promesse, peut-être des paroles réconfortantes à ceux qui me pleurent, je ne sais ! Alors mes lèvres se scellent, et mon corps devient translucide, puis transparent : je disparais. Je sens alors une main se glisser dans la mienne et me tirer hors de cette transe.
J'ouvres les yeux. Je vois, je respire, j'entend, je sens.
Je le vois. Je respire son odeur. J'entends son coeur battre. Je sens sa main dans la mienne.